Pourquoi dit-on « allô » quand on répond au téléphone ?

« Allô », cette expression téléphonique vraisemblablement venue de Hongrie. Dire « allô » en décrochant son téléphone est un tel réflexe en France, que l’on imagine souvent que le mot s’utilise partout dans le monde. Cette expression est en réalité très française : les Italiens répondent en disant « pronto », les Japonais « moshi moshi » et les Espagnols « diga ».

 « Allô » est en tout cas bien inscrit dans notre dictionnaire. Le Larousse le définit joliment comme étant « un appel préparatoire à une conversation téléphonique. Même l’Académie Française s’est penché sur ce petit mot de quatre lettres, recommandant l’usage de l’accent circonflexe sur le « o », alors que le Larousse nous en dispense. Un débat orthographique des plus français, sur un mot qui trouve pourtant ces origines à l’étranger.

Un mot hongrois hérité de l’inventeur du téléphone : On pourrait croire que notre « allô » serait une déformation de l’anglais « hello ». Et il est vrai que les deux mots se ressemblent. Mais, selon toute vraisemblance, cette interjection viendrait plutôt du hongrois « hallo », qui signifie « j’écoute ». Cela fait sens, puisque Tivadar Puskas, l’inventeur du central téléphonique, était hongrois.

Lors du premier test de mise en service de son invention, en avril 1877, Tivadar Puskas a demandé à son interlocuteur « hallod ? », « tu m’entends ? ». Ce dernier a répondu « hallom », soit « je t’entends », avant d’ajouter « hallo », « j’écoute ». Nous avons tout simplifié avec le désormais très français « allô ».

À noter également que les bergers normands du 11e siècle, installés en Angleterre suite à l’invasion de Guillaume le Conquérant, rassemblaient leurs troupeaux par des « halloo ! ». En anglo-normand « halloer » signifie en effet « poursuivre en criant ».

Plus proches de nous, nos cousins québécois utilisent eux aussi le mot « allô ». Mais de leur côté de l’Atlantique, ils s’utilisent davantage pour se saluer de vive voix. Les Québécois se disent d’ailleurs autant « allô » quand ils se rencontrent que pour se quitter à la fin d’un rendez-vous.