Un bébé naît grâce à une greffe d’utérus provenant d’une donneuse morte
C’est une première mondiale. Au Brésil, un bébé est né est né après avoir été conçu grâce à un utérus prélevé sur une donneuse décédée et transplanté chez une femme infertile. Selon une étude publiée ce mardi 4 décembre dans la revue scientifique The Lancet, l’enfant a été mis au monde le 15 décembre 2017 au Brésil. Cette greffe a été conduite en 2016 par l’Hôpital universitaire de Sao Paulo qui précise que la petite fille née de cet exploit scientifique se porte aujourd’hui à merveille.
Un nouvel espoir pour les femmes infertiles : C’est la première fois qu’une transplantation d’utérus à partir d’une donneuse morte aboutit à une naissance. C’est aussi la première naissance grâce à une greffe d’utérus en Amérique latine. Depuis la première greffe d’utérus d’une donneuse vivante, en 2013 en Suède, 39 transplantations ont été opérées dans le monde, dont 11 ont conduit à une naissance.
Mais jusque-là, toutes les greffes d’utérus prélevés post-mortem, soit une dizaine aux Etats-Unis, en République tchèque et en Turquie, avaient échoué avant celle-ci. Pour le professeur Andrew Shennan, obstétricien à Kings College London, cette réussite “ouvre la voie au don d’utérus post-mortem, comme c’est le cas pour d’autres organes”. Mais c’est surtout une très belle avancée qui “permettrait aux femmes qui ne peuvent concevoir un bébé du fait d’un utérus défaillant de porter leur propre enfant plutôt que de dépendre de donneurs vivants, ou de recourir à l’adoption ou à une mère porteuse”.
“Le recours à des donneurs décédés pourrait élargir considérablement l’accès à ce traitement. Nos résultats apportent la preuve que cela peut fonctionner, pour offrir une nouvelle option aux femmes frappées par une infertilité d’origine utérine”, a déclaré le Dr Dani Ejzenberg, qui a dirigé l’étude à l’hôpital universitaire de Sao Paulo, cité par The Lancet. “Cette démonstration réussie présente plusieurs avantages par rapport à la greffe à partir d’un donneur vivant : elle s’appuie sur un réservoir de donneurs potentiels plus vaste, coûte moins cher et évite les risques pour le donneur vivant”, constate de son côté le Dr Srdjan Saso, du département obstétrique de l’Imperial College de Londres. Une première médicale qui offre donc des perspectives à de nombreuses femmes touchées par l’infertilité.